Le temps passe tranquillement à bord, Eole est
peu généreux avec nous. Le bateau est toutes voiles dehors, le génaker d’un
côté, le génois tanguoné de l’autre et la grand voile complètement affalée
(baissée). Avec un vent de 4 ou 5 nœuds nous maintenons une allure régulière de
4 nœuds. Sangui (le voilier) a une bonne vitesse au portant, ce qui nous évite
de rester sur place et ainsi nous rapprocher doucement mais sûrement des
Canaries qui sont maintenant à 400 milles. Les réglages étant établies et le
vent constant, je passe mes journées à la lecture de revues marine, des Glénans
et d’un catalogue d’accastillage (pièces divers pour bateau). J’écoute
attentivement les conseils avisés de Bernard qui je le rappel a construit entièrement
son bateau. Je me projette déjà sur mon voilier, j’ai grande hâte à naviguer
avec lui. D’ailleurs c’est aujourd’hui que le convoyage de celui-ci doit être
effectué, n’étant pas présent et ne pouvant avoir d’infos je n’y pense pas trop
et reste optimiste. Je ne me lasse pas d’être sur le pont et d’observer
l’immensité de l’océan. Le calme, la houle modifient le rythme naturel, les
journées passent rapidement, je me perds dans les dates et les jours, plus de
notions de temps, juste des repas qui régissent le quotidien. C’est bien
cool !!
Sur bâbord les côtes Marocaine ne sont pas
loin, je crois que nous sommes vers Essaouira. Cette ville où de bons souvenirs
me reviennent, le festival Gnaoua. Je repense à ce formidable voyage à vélo
avec François où les rencontres furent nombreuses et amicales.
L’après-midi est ensoleillé, nous traversons
une zone de pêche. De nombreuses petites embarcations parsèment le trajet, des
filets de pêche sont à la traine, nous sommes très attentif et slalomons comme
nous pouvons. Des pêcheurs viennent à
notre rencontre, ils insistent pour nous donner des poulpes que nous acceptons
avec grande joie. C’est l’occasion pour nous de rééquilibrer l’échange
indirecte et donc de leur offrirent un peu de chocolats et je ne sais pas si
c’est bien, quelques bières.
Nous avons cuit ces poulpes à la cocotte et
ils firent office de tapas à l’apéritif, un régal une fois de plus. Je suis
maintenant sûre que l’océan est bel et bien une réserve de délicieuses
choses.
La nuit tombe, depuis quelques heures nous
voyons Les Canaries se rapprocher. El Pico de las Nieves (1948m) et les
lumières de Las Palmas nous guident jusqu’au port. Comme d’habitude, nous nous
préparons à l’arrivée, donc pour se faire, le bateau doit mis face au vent afin
d’enrouler le génois et d’affaler le foc. C’est à ce moment qu’un problème est
survenu, une poulie de guide d’enrouleur de génois a éclatée et est allée se nicher dans
l’enrouleur, coinçant complètement le mécanisme. Il a fallu retirer toute la
corde et la remettre correctement, travail fastidieux !! Nous avons mis
plus d’heure à réparer, une chance que la mer était calme et la baie pas trop
circulée. Nous arrivons au port de Las Palmas avec un petit retard, nous
amarrons Sangui à la pompe à gasoil, et resterons là pour la nuit.
Au matin, nous faisons le plein et les
formalités administratives obligatoires. Un marinero nous accompagne au ponton,
nous amarrons tranquillement. Rapidement Marco le vendeur de Led vient se
présenter à nous, il voit bien qu’on se fiche pas mal de son bisness et repars
à son bateau. Le programme de la journée est établi : faire les courses
pour environ 45 jours et aller au marché acheter de la viande. Nous commençons
par le marché, les étales sont largement fournis de fruits et légumes, les
marchands de poissons sont à mon avis les plus riches que j’ai vus. Nous
revenons au bateau et préparons le traditionnel repas d’escale, un steak avec patates
sautées.
Attaquons maintenant la grosse corvée, c’est à
l’Hyper Dino que nous allons, il a le gros avantage de livrer au port. Nous
passons 3 heures pour remplir 4 cadis, nous chargeons la camionnette, je monte à bord de celle-ci. Le temps d’être
conseillé sur les endroits où sortir, nous voilà à la Marina, les cadis sur le
ponton et les sachets passent de la terre à la mer. Plus d’une heure de
rangement et enfin tout est casé et bien callé.
C’est au Saylor Bar que nous allons ce soir,
ce lieu de la Marina est un lieu connu des navigateurs. Avec le Capitaine nous
passons une soirée bien arrosée où il me raconte des anecdotes de marins et de
gars du sud. Il est un peu tard qu’en nous rentrons, c’est sur le ponton que je
finis la soirée en discutant avec Océane qui est partie avec ses parents depuis
6 mois sur un voilier « Océanis » pour un périple qui a débuté en
méditerranée et qui continu jusqu’au Brésil.
Journée repos et internet car il faut quand
même que je mette à jour ce blog. Le soir nous allons manger des tapas à l’hôtel
restaurant Vérol (25 rue Dagasta), ce lieu que Bernard nous a conseillé propose
des spécialités Galicienne. Du poulpe, chorizo, poivron, tripes, patates et du
vino tinto, voilà une soirée tapas que je conseille à tout le monde!
Dernier jour à Las Palmas, grand nettoyage du
bateau, le plein des réservoirs d’eau et lâcher des amarres vers 16h00.
Direction le Cap Vert, selon la météo nous devrions mettre entre 6 et 8 jours
pour nous y rendre.
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