Il suffit de dire, d’entendre ce mot, île, et aussitôt, des visions d’un paradis terrestre emplissent les yeux. En ce paradis-là soufflent les alizés, des femmes marchent en ondulant les hanches, traînent le pas, portant sur la tête des paniers débordant de fruits colorés, irréels, sortis du pinceau d’un artiste naïf. Des hamacs languissent dessous des vérandas rayées d’ombres et soleil. Des chapeaux, panamas ou blancs casques coloniaux, voisinent des toiles madras. Des vieux-corps tassés dans leurs berceuses balancent la tête au souvenir de diablesses et de soucougnants croisés antan un soir de bal. Des cases en bois et tôles barrent le vent, serrent la misère, s’ouvrent et se ferment selon la destinée.
Extrait de Archipel Guadeloupe
Extrait de Archipel Guadeloupe
La pointe des Châteaux
Merveille des merveilles que cette sculpture naturelle travaillée par les eaux. Qu'est-ce-donc que ce site situé le plus à l'Est de la Guadeloupe ? En gros, vous prenez les immenses falaises de bretagne, vous remplacez l'océan atlantique par un autre océan atlantique d'un bleu profond à turquoise parcouru de vagues immenses et dangereuses, et vous ajoutez la température habituelle de la Guadeloupe, 30°C. Imaginez ensuite dans le fond une île au loin qui est en fait la Désirade,
Merveille des merveilles que cette sculpture naturelle travaillée par les eaux. Qu'est-ce-donc que ce site situé le plus à l'Est de la Guadeloupe ? En gros, vous prenez les immenses falaises de bretagne, vous remplacez l'océan atlantique par un autre océan atlantique d'un bleu profond à turquoise parcouru de vagues immenses et dangereuses, et vous ajoutez la température habituelle de la Guadeloupe, 30°C. Imaginez ensuite dans le fond une île au loin qui est en fait la Désirade,
et quelques immenses îlets rocailleux d'une cinquantaine de mètres de haut plantés ça et là jusqu'à cette île.Vous obtenez alors un paysage surprenant et hallucinant. Dangereux et beau.Extrait internet
C’est une balade entre sable, rochers et verdure qui nous mène jusqu’à la pointe des châteaux. Le point de vue est ma foi assez jolie quand on n’est pas trop habitué à une eau aussi bleue. Ce jour, l’océan était particulièrement calque, on aurait presque pu allé chercher des langoustes, mais enfin bon, il faut quand même un certain niveau de plongée, duquel, pour ma part je suis encore très loin. Le progrès est un travail de tous les jours.En plus de cette découverte, le sorbet coco est notre récompense après cette petite marche qui a été suffisante pour nous mettre en nage.
En haut de la pointe des Colibris, une croix surplombe ce paysage depuis 1951. Saint-John Perse s’en inspiré dans l’un de ses recueils de poèmes. En 1999, il se dit qu’à cet endroit, la main de Dieu aurait stoppé un cyclone de niveau 4 sur 5 (aussi fort que Hugo 1989), sauvant la Guadeloupe d’une nouvelle catastrophe. Le culte y d’autant plus renforcé.
Berceuse
Première-Née - temps de l'oriole,Première-Née - le mil en fleurs,Et tant de flûtes aux cuisines...Mais le chagrin au coeur des GrandsQui n'ont que filles à leur arc.S'assembleront les gens de guerre,Et tant de sciences aux terrasses...Première-Née, chagrin du peuple,Les dieux murmurent aux citernes,Se taisent les femmes aux cuisines.Gênait les prêtres et leurs filles,Gênait les gens de chancellerieEt les calculs de l'astronome:"Dérangerez-vous l'ordre et le rang?"Telle est l'erreur à corriger.Du lait de Reine tôt sevrée,Au lait d'euphorbe tot vouée,Ne ferez plus la moue des GrandsSur le miel et sur le mil,Sur la sébile des vivants...L'ânier pleurait sous les lambris,Oriole en main, cigale en l'autre:"Mes jolies cages, mes jolies cages,Et l'eau de neige de mes outres,Ah! pour qui donc, fille des Grands?"Fut embaumée, fut lavée d'or,Mise au tombeau dans les pierres noires:En lieu d'agaves, de beau temps,Avec ses cages à grillonsEt le soleil d'ennui des Rois.S'en fut l'ânier, s'en vint le Roi!"Qu'on peigne la chambre d'un ton vifEt la fleur mâle au front des Reines..."J'ai fait ce rêve, dit l'oriole,D'un cent de reines en bas âge.Pleurez, l'ânier, chantez l'oriole,Les filles closes dans les jarresComme cigales dans le miel,Les flûtes mortes aux cuisinesEt tant de sciences aux terrasses.N'avait qu'un songe et qu'un chevreau- Fille et chevreau de même lait - N'avait l'amour que d'une Vieille.Ses caleçons d'or furent au Clergé,Ses guimpes blanches à la Vieille...Très vieille femme de balconSur sa berceuse de rotin,Et qui mourra de grand beau tempsDans le faubourg d'argile verte..."Chantez, ô Rois, les fils à naître!"Aux salles blanches comme semouleLe Scribe range ses pains de terre.L'ordre reprend dans les grands Livres.Pour l'oriole et le chevreau,Voyez le Maître des cuisines.
St-John Perse Extrait du site Toute La Poésie
Première-Née - temps de l'oriole,Première-Née - le mil en fleurs,Et tant de flûtes aux cuisines...Mais le chagrin au coeur des GrandsQui n'ont que filles à leur arc.S'assembleront les gens de guerre,Et tant de sciences aux terrasses...Première-Née, chagrin du peuple,Les dieux murmurent aux citernes,Se taisent les femmes aux cuisines.Gênait les prêtres et leurs filles,Gênait les gens de chancellerieEt les calculs de l'astronome:"Dérangerez-vous l'ordre et le rang?"Telle est l'erreur à corriger.Du lait de Reine tôt sevrée,Au lait d'euphorbe tot vouée,Ne ferez plus la moue des GrandsSur le miel et sur le mil,Sur la sébile des vivants...L'ânier pleurait sous les lambris,Oriole en main, cigale en l'autre:"Mes jolies cages, mes jolies cages,Et l'eau de neige de mes outres,Ah! pour qui donc, fille des Grands?"Fut embaumée, fut lavée d'or,Mise au tombeau dans les pierres noires:En lieu d'agaves, de beau temps,Avec ses cages à grillonsEt le soleil d'ennui des Rois.S'en fut l'ânier, s'en vint le Roi!"Qu'on peigne la chambre d'un ton vifEt la fleur mâle au front des Reines..."J'ai fait ce rêve, dit l'oriole,D'un cent de reines en bas âge.Pleurez, l'ânier, chantez l'oriole,Les filles closes dans les jarresComme cigales dans le miel,Les flûtes mortes aux cuisinesEt tant de sciences aux terrasses.N'avait qu'un songe et qu'un chevreau- Fille et chevreau de même lait - N'avait l'amour que d'une Vieille.Ses caleçons d'or furent au Clergé,Ses guimpes blanches à la Vieille...Très vieille femme de balconSur sa berceuse de rotin,Et qui mourra de grand beau tempsDans le faubourg d'argile verte..."Chantez, ô Rois, les fils à naître!"Aux salles blanches comme semouleLe Scribe range ses pains de terre.L'ordre reprend dans les grands Livres.Pour l'oriole et le chevreau,Voyez le Maître des cuisines.
St-John Perse Extrait du site Toute La Poésie
1 commentaire:
Nous sommes chez Nati a zaragoza.
Bonjour de Nati, Jose Andres, Jose Almudena et Daniel
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